Survivre sur une île déserte: l'histoire vraie de six adolescents perdus en mer après avoir volé un bateau
Ce n’est pas une fiction: c’est l’histoire vraie, dramatique et porteuse de leçons de survie. Six adolescents originaires de Ha’afeva, dans l’archipel des Tonga, cherchent l’aventure et volent un bateau de pêche pour rejoindre rapidement leur foyer. Ils ignorent qu’ils reviendraient chez eux quinze mois plus tard, marqués à vie par une épreuve hors du commun. Face à l’immense océan, ils vivent une aventure qui bascule en tragédie et en enseignement: des vagues, un vent qui crie, et une tempête qui les pousse vers l’inconnu. Ils devront apprendre à résister au froid, à la faim et au désespoir pour tenter de survivre dans des circonstances extrêmes.
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Le départ impulsif et la dérive: vol du bateau et première tempête
Après l’école, six amis de Ha’afeva se rendent sur la plage et volent un bateau de pêche pour partir en aventure. Ils rêvent de pêcher et de rentrer chez eux en vitesse, sans imaginer les dangers qui les attendent. Ils s’éloignent très vite des lumières de Nukualofa; au petit matin, une tempête éclate. Le vent s’intensifie, les vagues montent et leur voile est emportée, l’ancre se brise. Certains pleurent, d’autres tentent d’improviser des récipients pour recueillir l’eau de pluie; tous gardent l’espoir, tout en réalisant qu’ils pourraient mourir. Après la tempête, le bateau survit et dérive en pleine mer. Pendant huit jours, les jeunes se battent pour leur vie et finissent par trouver une lueur d’espoir.
Ata: vie rudimentaire et survie sur les rochers
L’île Ata se trouve à environ 150 kilomètres de leur point de départ. Ce n’est pas un décor de rêve: des falaises abruptes et des vagues qui se brisent contre les rochers entourent l’île. Refoulés dans l’isolement, les adolescents comprennent qu’ils doivent planifier le pire: une présence prolongée sur l’île. Ils apprennent à chasser les oiseaux marins et à consommer leurs œufs, boivent du sang pour étancher leur soif lorsque la pluie manque. Avec des branches et des planches, ils construisent une petite hut, et il faut trois mois pour allumer le premier feu. Leur alimentation vient du poisson, de la papaye, de la mangue et des noix de coco. Après un mois sur l’île, ils tentent de construire un radeau pour s’échapper, mais l’effort échoue.
Le salut improbable et ses répercussions
Les jours, puis les semaines et les mois défilent; les familles à Ha’afeva pleurent la disparition de leurs proches et organisent des obsèques dans l’espoir vain. Après un peu plus d’un an sur l’île, l’espoir revient lorsqu’ils aperçoivent enfin un petit navire. L’un des garçons se jette à l’eau et nage vers le bateau de Peter Warner, un aventurier australien qui navigue dans la région. L’équipage hésite d’abord, craignant peut-être des autochtones; mais l’un d’eux parle un peu anglais et explique la situation. Warner comprend la gravité du danger et autorise les adolescents à monter à bord. On leur offre des vêtements et de la nourriture, puis ils sont ramenés à Tonga. À leur arrivée, ils sont arrêtés pour le vol du bateau, délits qu’ils portent encore dans leur mémoire. Warner aide à réparer l’injustice: il vend leur récit à une chaîne australienne et utilise l’argent pour indemniser le propriétaire du bateau, qui accepte de retirer les accusations.
Héritage et leçons: de la survie à l’art
Malgré les traumatismes, les adolescents disent qu’ils ont appris davantage sur eux-mêmes et sur le monde pendant leur séjour sur l’île que dans toute leur vie de famille et d’école. Leur histoire a donné naissance à des œuvres artistiques: un film autrichien s’inspirant de leurs récits, suivi d’un documentaire réalisé par Álvaro Sereso. Ces productions portent à l’écran une mémoire durable de ce qu’ils ont vécu. Pour aller plus loin, nos lecteurs peuvent retrouver d’autres material sur notre canal Telegram.