Une muraille de drones pour l'OTAN et l'Ukraine : Londres dévoile une défense aérienne à bas coût face aux incursions russes
Le Royaume-Uni révèle son intention de créer une « muraille de drones » destinée à protéger l’OTAN et l’Ukraine face aux menaces russes, dans un contexte de tensions croissantes. Des drones britanniques à bas coût, développés en collaboration avec l’Ukraine, seront fabriqués dans des usines du Royaume‑Uni et déployés rapidement pour dissuader les incursions et les bombardements drones de Moscou. Cette annonce survient alors que Kyiv a été touché par l’une des attaques nocturnes les plus importantes de la guerre, avec environ 500 drones et 40 missiles bombardant la capitale et la région, faisant plusieurs morts et des blessés. Mais le plan est fragilisé par l’absence d’un partenaire clé : la Hongrie refuse pour l’instant de participer, laissant potentiellement un vide d’environ 96 000 km² au cœur du dispositif.
Comment cela va fonctionner : octobus, production accélérée et coopération inédite
Nom de code Project Octobus : le Royaume‑Uni et l’Ukraine construiront de nouveaux drones dans des usines britanniques dans les semaines qui viennent, puis les déploieront pour dissuader l’agression russe. Les drones seront produits en grand nombre grâce à des techniques de fabrication modernes, avec des livraisons en milliers d’exemplaires pour aider l’Ukraine et assurer une présence européenne renforcée. Les droits de propriété intellectuelle seront détenus conjointement par le Royaume‑Uni et l’Ukraine et les drones pourraient être déployés dans les pays membres de l’OTAN. Le secrétaire à la Défense, John Healey, a indiqué que ce système pourrait, à terme, servir de dispositif de défense antimissile pour protéger des sites militaires et les infrastructures nationales britanniques. Sept États membres de l’UE, dont l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Roumanie et la Bulgarie, se réunissent pour discuter de ce concept — et une dimension de coopération sans précédent est ouverte. « Nous sommes prêts, avec nos alliés au sein de l’OTAN, à démontrer à Poutine que son aggression et ses incursions, qu’elles soient imprudentes ou intentionnelles, seront défiées. »
Un obstacle majeur : l’absence de la Hongrie et ses enjeux géopolitiques
La Hongrie n’a pas encore annoncé sa participation, malgré sa frontière avec l’Ukraine, ce qui met en doute la portée du mur de drones. Les analystes estiment que sans la Hongrie, le dispositif serait une Maginot Line dans le ciel : une défense incomplète qui ne couvre pas pleinement l’espace aérien européen. « Sans la Hongrie, le mur de drones de l’UE serait en pratique une ligne Maginot dans le ciel, » explique Jessica Berlin du Centre for European Policy Analysis. Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán est perçu comme se rapprochant de Moscou, ce qui alimente les doutes sur l’engagement de Budapest. Sept États de l’UE — Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Roumanie et Bulgarie — prévoient une réunion ministérielle pour discuter du mur; la Pologne a déjà renforcé son espace aérien et a déployé des jets pour sécuriser la région. Sur le plan diplomatique, Zelensky a déclaré que « Putin ne tardera pas à finir cette guerre » et qu’il cherchera d’autres directions, appelant à des sanctions plus sévères. Lavrov a également averti que toute retaliation aurait des conséquences graves.