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Une île entièrement féminine: le rêve d’un refuge sans hommes qui s’effondre après cinq ans

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Au cœur de la Baltique, une île est devenue le symbole d’un rêve radical: un endroit où les femmes peuvent être elles-mêmes, sans maquillage pour plaire, sans commentaires sexistes, et sans la présence d'hommes. Cette utopie promettait yoga, spa et liberté totale pour celles qui souhaitent se reconnecter à elles-mêmes et à la nature, loin des regards et des normes patriarcales. Le récit s’assombrit dans les chiffres: une semaine sur l’île coûtait entre 4 000 et 4 600 euros; la capacité était limitée, et les demandes provenaient du monde entier, pressant pour accéder à ce refuge exclusif.

Une île entièrement féminine: le rêve d’un refuge sans hommes qui s’effondre après cinq ans

Genèse: Christina Roth et la vision d’un refuge féminin

Christina Roth, femme d’affaires à succès, dirigeait un cabinet de conseil qui réalisait environ 45 millions de dollars de chiffre d’affaires annuels. Elle voyait les femmes sacrifier leur santé et leur tranquillité pour atteindre l’idéal imposé par le regard masculin: chaussures inconfortables, travail incessant, et dépendance aux normes. En vendant son entreprise, elle décide de transformer ce rêve en réalité: créer un lieu où les femmes peuvent se reconnecter à elles-mêmes, à la nature et au calme intérieur. Lors d’un voyage en Scandinavie, en 2016, elle rencontre Bennie et découvre une île appartenant à sa famille, qui pourrait devenir le lieu où s’incarner cette idée.

Genèse: Christina Roth et la vision d’un refuge féminin

Du rêve à la réalité: l’île SuperShe et ses installations

L’île, d’environ 3,4 hectares, n’avait ni électricité ni eau courante. Christina a dû bâtir l’infrastructure à partir de zéro: constructions en matériaux écologiques, hébergements, spa, sauna finlandais, espaces dédiés au yoga et au sport. La cuisine a été repensée comme un espace commun, pour que les femmes cuisinent ensemble, échangent et partagent, plutôt que de cuisiner seules comme à la maison. L’ouverture officielle a eu lieu le 23 juin 2018: le premier refuge ne laissait entrer que des femmes, sans condition masculine.

Du rêve à la réalité: l’île SuperShe et ses installations

Controverse et réussite paradoxale

La réaction publique fut partagée: certains saluaient l’audace, d’autres criaient à la discrimination. CNN a qualifié le projet de « l’île créée par une riche femme blanche pour des femmes comme elle ». Christina Roth a été accusée d’élitisme, de racisme et de violation des droits des hommes. Des enquêtes et une couverture médiatique négative ont entouré l’initiative. Pourtant, SuperShe Island gagna en notoriété, mais pas comme un refuge pour femmes fatiguées: elle devint un club privé pour les femmes les plus riches, plutôt qu’un espace démocratique. Le coût et l’accès restreint – 4 000 à 4 600 euros par semaine; huit visiteuses maximum; un peu plus de 120 invitées par saison – ont rendu le lieu inaccessible pour la majorité des femmes.

Controverse et réussite paradoxale

La chute et les leçons

En 2023, après cinq ans d’activité, l’île a été mise aux enchères et vendue pour 1,21 million de dollars à un entrepreneur inconnu. Le nouveau propriétaire n’a pas poursuivi le concept. Les causes ne se résument pas uniquement au coût élevé ou à la capacité limitée: la couverture négative et le décalage entre l’idée d’un lieu pour toutes les femmes et une réalité élitiste ont joué un rôle majeur. Beaucoup espèrent une résurrection, peut-être sous une autre gouvernance et avec des tarifs plus accessibles. L’histoire démontre toutefois que créer un espace réellement inclusif est extrêmement complexe lorsque l’inégalité sociale et économique s’invite au modèle économique. Restez informés des nouvelles et des voyages: abonnez-vous à notre chaîne Telegram pour accéder à des contenus exclusifs et des anecdotes inédites.

La chute et les leçons