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Rien ne peut être fait pour sauver ma maison d’un million de livres sterling : à 88 ans, une veuve pourrait dormir dans une tente pendant que sa demeure en bord de falaise s’effrite

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Jean Flick, 88 ans, vit depuis 25 ans dans une villa en bord de falaise à Thorpeness, dans le Suffolk. Sa demeure est estimée à près d’un million de livres et est menacée par l’érosion côtière qui gagne dangereusement du terrain. Les autorités avertissent: lorsque le bord de falaise s’approchera à cinq mètres de la maison, sa démolition deviendra inévitable. Elle dit attendre, avec l’espoir que les marées hautes ne surviennent pas. « J’attends, dans l’espoir qu’il n’y ait pas de marées hautes », explique-t-elle. Une tempête importante a récemment frappé la côte, mais elle et les habitants restent debout. Une autre maison, située dans la même rue, a été démolie en 2022. Jean Flick espérait encore pouvoir installer des défenses en bas des falaises, mais on lui a bientôt fermement signifié que rien ne serait fait et qu’elle ne pouvait agir. « On nous a dit que rien ne serait fait et que nous ne pouvons pas faire quoi que ce soit », raconte-t-elle. À présent, on lui dit que l’accès pour les engins de travaux est bloqué par l’érosion et que les machines lourdes pourraient endommager le terrain. « Ils ne peuvent pas accéder au pied des falaises. » Elle demeure toutefois résolue à rester aussi longtemps que possible, tant que cela reste sûr.

Rien ne peut être fait pour sauver ma maison d’un million de livres sterling : à 88 ans, une veuve pourrait dormir dans une tente pendant que sa demeure en bord de falaise s’effrite

La falaise recule et la démolition semble inévitable

La falaise continue de s’éroder autour de la residence et le risque de démolition s’approche rapidement. Jean Flick raconte que des portions de terrain tombent et que la sécurité autour de la propriété devient une préoccupation croissante. Les autorités indiquent que les mesures de défense ne peuvent pas être mises en œuvre pour le moment: l’accès au pied des falaises est difficile et les engins lourds pourraient aggraver les dommages. « C’est le fait qu’ils ne peuvent pas accéder, essentiellement pour y parvenir », lâche-t-elle, et « nous sommes plus ou moins à la fin ». Elle ajoute: « Il peut arriver que vous me voyiez dans une caravane ou une tente sur le terrain commun ». La situation s’envenime alors qu’elle observe, impuissante, le front de mer qui grignote son foyer; elle rappelle qu’un autre tronçon de terre s’est déjà effondré récemment.

La falaise recule et la démolition semble inévitable

Un récit de vie et d’espoir d’un départ éventuel

Jean Flick a perdu son premier mari à cause d’un cancer et, en 1999, elle s’est remariée avant d’acheter ce logement à Thorpeness comme nouveau départ. Le bâtiment, érigé en 1928, comptait à l’origine cinq chambres; une a été transformée en salon donnant sur la mer, et la demeure compte aujourd’hui quatre chambres. Elle affirme être « très heureuse » dans cet endroit jusqu’à ce que le littoral menace tout esprit d’ancrage. « Mon cœur va tout simplement se briser » si la maison venait à disparaître, confie-t-elle. Même si l’espoir demeure, elle se dit prête à accepter des solutions temporaires et, peut-être, à être vue un jour dans une caravane ou une tente sur le domaine communal. La histoire rappelle combien les vies peuvent être liées au lieu et combien la perte d’un foyer peut faire vaciller le sens de chez soi.

Un récit de vie et d’espoir d’un départ éventuel

Contexte et réalité politique du littoral

Le littoral autour de Thorpeness a été fortement marqué par Storm Babet en 2023, qui a « vraiment ravagé » les falaises. Le plan de gestion du littoral, élaboré par l’Agence environnementale et les autorités locales, privilégie le « réalignement géré ». Cela signifie que des mesures peuvent être autorisées pour ralentir l’érosion, mais pas pour l’arrêter complètement. Le site de Sizewell, à environ deux miles au sud, voit naître une nouvelle centrale nucléaire, ajoutant une dimension politique et économique à la question du littoral. Dans ce cadre, les responsables estiment que les ressources et les méthodes d’intervention sont limitées et que les solutions durables restent à trouver. Le problème reste celui des infrastructures: « Les machines lourdes ne peuvent pas accéder et endommager le terrain, alors nous sommes laissés à nous-mêmes » explique la propriétaire. En somme, la réalité est celle d’un littoral en mutation rapide, confronté à des choix difficiles et à l’incertitude du futur.

Contexte et réalité politique du littoral