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Pouvoir en or et cage : Sister Se, la reine des casinos qui retint 16 jeunes hommes dans sa villa

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Dans l’univers sombre du crime, l’image du chef est souvent masculine. Pourtant, Sister Se a démontré que le pouvoir peut aussi naître autrement : une femme qui a bâti un empire de casinos illégaux et qui a retenu 16 jeunes hommes dans sa villa dorée. Son règne s’est prolongé près de trois décennies, jusqu’à ce que la justice le fasse vaciller. Née en 1963 dans le district de Ban’an, à Chongqing, elle a d’abord travaillé dans l’administration fiscale avant de se laisser tenter par le frisson des jeux. Grâce à des liens puissants — elle devient la belle-fille de Wen Qian, ancien chef de police et futur dirigeant du Bureau municipal de la Justice — elle ouvre le premier casino clandestin qui lui assure des gains bien supérieurs à son ancien salaire. Elle quitte alors son poste et se donne pour nom « Sœur Se », avançant avec une méthode professionnelle : finances soignées, réseau solide et « sécurité » pour les joueurs. Son empire se développe rapidement : plus de 80 casinos à travers la Chine, générant des dizaines de millions de yuans chaque mois. Des centaines de gangsters travaillent pour elle, et l’un de ses établissements se situe même en face du Haut tribunal de Chongqing.

Pouvoir en or et cage : Sister Se, la reine des casinos qui retint 16 jeunes hommes dans sa villa

Des rangs de l’administration à l’ombre : l’ascension fulgurante de Sister Se

Se Caiping est née en 1963 dans le district Ban’an, à Chongqing. Jeune, elle travaillait à l’inspection fiscale mais se laissa rapidement gagner par le frisson des jeux d’argent. Chaque soir, elle restait tard près des tables de jeux des rues de la ville. Elle comprit rapidement qu’elle pouvait transformer sa passion en source de revenus et, grâce à son lien avec Wen Qian — ancien chef de police et futur responsable du Bureau municipal de la justice — lança le premier casino clandestin. Ce partenariat inattendu l’aida à faire décoller l’affaire et à réaliser des profits bien supérieurs à son ancien salaire. À force de travail et de plans méthodiques, elle abandonna son emploi et se consacra entièrement au monde souterrain des jeux, s’octroyant le nom de « Sœur Se ». Son approche était professionnelle : contrôle financier, réseau étendu et une « sécurité » robuste autour des joueurs. Aujourd’hui, son empire s’étendait à plus de 80 casinos à travers le pays et engendrait des dizaines de millions de yuans chaque mois. Des centaines de bandits travaillaient pour elle, et l’un de ses établissements faisait face au siège du Haut Tribunal de Chongqing.

Des rangs de l’administration à l’ombre : l’ascension fulgurante de Sister Se

La vie de luxe et le contrôle : la villa dorée et la captivité des jeunes

Le pouvoir et l’argent ont façonné un quotidien de luxe : villa somptueuse, voitures de sport, vêtements de marque et sorties dans les restaurants et clubs d’élite. Son mariage s’est érodé : son mari consommait des substances interdites et leur relation s’est réduite à du commerce. À 43 ans, malgré l’aisance et le prestige, la routinisation du pouvoir l’a laissée vide. Elle cherchait une émotion plus intense et a commencé à attirer des jeunes hommes : un premier arrangement lui rapportait des fortunes, puis d’autres ont suivi. Les dépenses montaient sans cesse lorsque chacun s’offrait bijoux, montres et voitures. Pour gagner du temps et du contrôle, elle ordonna à ses équipes d’aller chercher ces jeunes directement dans les clubs et de les ramener à son manoir. Bientôt, 16 jeunes hommes occupaient sa residence, vivants sous un contrôle strict, sans pouvoir quitter les lieux pendant des années.

La vie de luxe et le contrôle : la villa dorée et la captivité des jeunes

La chute et le verdict : l’enquête, la condamnation et la fin d’un empire

L’opulence a attiré l’attention des médias et de la police. Une enquête a révélé l’existence d’un réseau de casinos illégaux, mais les témoins hésitaient à parler, craignant de perdre les gains promis ou de subir des représailles. Un seul homme tenta de témoigner, puis se rétracta, soit par pression, soit par peur. Lors du procès, Sister Se a reconnu sa culpabilité uniquement sur les charges d’organisation d’un groupe criminel et d’exploitation de jeux clandestins. En 2009, elle a été condamnée à 18 ans de prison et à une amende d’un million de yuans. À l’époque de son arrestation, elle avait 50 ans et son empire avait duré près de 30 ans.

La chute et le verdict : l’enquête, la condamnation et la fin d’un empire

Leçons et mémoire : pouvoir, tentation et les cages invisibles

Cette histoire révèle comment le pouvoir peut engendrer la tentation et comment l’opulence peut devenir une cage. En Chine, le proverbe dit que « quand on est rassasié et au chaud, les pensées de vol viennent ». Cette maxime résume le destin de Sister Se : atteindre le sommet et s’y pervertir. Au-delà du récit sensationnel, ce cas montre que les réseaux criminels peuvent être dirigés par une femme et que témoins et preuves restent souvent fragiles. Son héritage est une mise en garde sur le coût humain du pouvoir sans limites et sur la façon dont le luxe peut masquer la cruauté d’un système qui enferme autant ceux qui en profitent que ceux qui en souffrent.

Leçons et mémoire : pouvoir, tentation et les cages invisibles