Nanoplastiques dans l’eau en bouteille: 240 000 particules par litre — une réalité choquante
Des nanoplastiques dans l’eau en bouteille: 240 000 particules par litre en moyenne dans trois marques — une réalité choquante qui échappe encore à de nombreux consommateurs. Les chercheurs de l’Université Columbia ont utilisé une technologie laser guidée capable de déceler, de compter et d’analyser des nanoparticules invisibles à l’œil nu, afin d’évaluer l’ampleur du phénomène pour les bouteilles d’eau vendues en magasin.
In This Article:
- Contexte : l’eau en bouteille contre l’eau du robinet — un choix façonné par le goût, la commodité et la peur
- Méthodologie et résultats : sept types de plastiques identifiés et l’ampleur des particules
- Implications pour la santé et avis des chercheurs
- Conclusion et questions ouvertes : qu’attendre des recherches futures ?
Contexte : l’eau en bouteille contre l’eau du robinet — un choix façonné par le goût, la commodité et la peur
L’eau embouteillée est devenue un choix courant pour de nombreuses personnes, même si des années d’études montrent qu’elle n’est pas nécessairement plus sûre que l’eau du robinet. Les Américains en consomment davantage pour des raisons de goût et de commodité, et aussi par crainte des problèmes d’eau du robinet lors d’inondations ou de fuites de canalisations. Dans la grande majorité des États‑Unis, l’eau du robinet est régulièrement testée et considérée comme sûr à boire.
Méthodologie et résultats : sept types de plastiques identifiés et l’ampleur des particules
La technologie utilisée peut détecter, compter et analyser la structure chimique des nanoparticules. Les chercheurs ont identifié sept types majeurs de plastiques présents dans les bouteilles: polyamide, polypropylène, polyéthylène, PMMA (polyméthylméthacrylate), PVC, polystyrène et PET. Concernant les chiffres, une étude de 2018 avait trouvé environ 300 particules plastiques par litre; l’étude publiée en 2024 dans Proceedings of the National Academy of Sciences a trouvé en moyenne 240 000 particules nanoplastiques par litre dans les trois marques étudiées (les noms des marques n’étant pas divulgués).
Implications pour la santé et avis des chercheurs
« Micro et nanoplastiques ont été trouvés dans le placenta humain. Ils ont été trouvés dans les tissus pulmonaires humains. Ils ont été trouvés dans les selles et dans le sang humain », a déclaré Phoebe Stapleton, professeure associée de pharmacologie et toxicologie à l’université Rutgers. UCLA Health indique qu’il existe des preuves suggérant que les nanoplastiques pourraient affecter la santé, et des travaux sur des animaux et des cellules montrent qu’ils peuvent influencer divers organes et systèmes. Une exposition à fortes quantités peut altérer la fonction immunitaire et provoquer de l’inflammation, et il existe même des indices que les nanoplastiques pourraient augmenter le risque de certains cancers. Toutefois, peu de recherches portent sur l’homme. Selon Sara Benedé du Conseil national espagnol, microparticules et nanoparticules peuvent se lier à toutes sortes de substances dans les fluides, agissant comme des porte‑conteneurs de polluants, toxines, antibiotiques ou micro‑organismes.
Conclusion et questions ouvertes : qu’attendre des recherches futures ?
Concernant l’origine des nanoplastiques, il est possible qu’une partie provienne des sources initiales, même si les microplastiques ont été détectés dans des lacs et rivières. En pratique, les niveaux de microplastiques restent plus élevés dans l’eau embouteillée que dans l’eau du robinet, ce qui suggère que la majeure partie des nanoplastiques pourrait provenir du processus d’embouteillage et de l’emballage (les bouteilles en PET et les bouchons). L’auteur Naixin Qian précise que les particules PET sont plus grosses, tandis que d’autres peuvent descendre jusqu’à 200 nanomètres. Pour l’instant, mieux vaut privilégier l’eau du robinet lorsque c’est possible et rester vigilant en attendant d’autres recherches. Cet article est paru initialement le 2 février 2024 et a été mis à jour.