L’image à 20 dollars qui saigne du myrrhe et attire le monde entier
C’est une scène digne d’un récit improbable: une reproduction bon marché de Marie et Jésus, achetée 20 dollars dans un magasin d’aubaines à Toronto, qui s’impose aujourd’hui comme une icône à Honolulu. On affirme qu’elle saigne du myrrhe, une résine venue d’arbres d’Afrique et du Moyen-Orient, et que ce phénomène attire des fidèles du monde entier. Le myrrhe est une matière ancienne, associée à des gestes de guérison et à des miracles dans les textes bibliques. Pour certains croyants, cette résine peut avoir des vertus sur des douleurs chroniques, la cécité ou le cancer. Le récit qui l’entoure mêle foi et étonnement, dans une église qui cherche encore à comprendre ce qui se passe. Ce qui choque et fascine, c’est l’aura d’irréalisme qui entoure l’image: une pièce d’exposition au départ ordinaire qui semble devenir une porte vers autre chose."
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L’origine du phénomène à Honolulu: une icône bon marché et un parfum révélateur
À Honolulu, dans l’église orthodoxe Holy Theotokos of Iveron, la reproduction bon marché de Marie et Jésus est devenue le point central d’un mystère olfactif et spirituel. L’objet, récupéré d’un bac à Toronto et vendu pour 20 dollars, est désormais exposé et scruté par des fidèles du monde entier. Selon le prêtre, le père Nectarios Yangson, l’odeur du myrrhe est apparue il y a quinze ans, forte au point d’éveiller les sens et même d’inciter le chat de la maisonnée à se mettre sur ses pattes arrière. En inspectant l’icône, ils ont découvert une perle de myrrhe qui s’est formée sur le genou gauche de l’enfant Jésus. Le phénomène était lancé et les réactions ont été multiples: étonnement, crainte, et une curiosité grandissante chez les fidèles qui partageaient leurs expériences. « Certains jours ont été totalement secs; d’autres jours, elle était couverte de myrrhe. Et pourtant, elle dégage en permanence une odeur de roses. C’est vraiment un grand miracle! Je me demande parfois si c’est un avertissement », écrit le prêtre."
Un voyage miraculeux: de Honolulu à des millions de croyants
En 2008, l’Église orthodoxe russe a donné son aval au destin itinérant de l’icône, permettant au père Nectarios de la présenter dans des lieux bien au-delà de Honolulu. Depuis lors, il a « parcouru » plus de 100 églises à travers les États‑Unis, l’Europe et au-delà, attirant des millions de croyants qui souhaitent approcher le mystérieux flux de myrrhe et l’odeur qui l’accompagne. Le récit porte une double voix: celle d’un miracle qui rassemble et celle d’une controverse qui demeure. Des visiteurs parlent d’expériences spirituelles, d’autres remettent en question l’explication surnaturelle et cherchent à comprendre les causes possibles de ce phénomène. Même lorsque la question de la nature du miracle persiste, la figure du Christ semble continuer à apparaître dans des lieux inattendus et susciter des réflexions sur la foi, la mémoire et les objets qui nous relient au sacré."
Autre signe sacré: un pain brûlé en Turquie porte le visage du Christ
Plus loin, des archéologues en Turquie ont mis au jour un pain carbonisé datant d’environ 1 200 ans, portant clairement le visage du Christ. L’annonce a été publiée par le gouvernorat de Karaman sur Facebook le 8 octobre, et les photos ont déclenché l’émergence de questions sur l’extraordinaire endurance de la foi à travers les siècles. Daté du VIIe ou VIIIe siècle, ce pain est l’un des cinq pains carbonisés récemment découverts sur le site archéologique de Topraktepe, dans l’ancienne Éirenopolis. L’inscription gravée sur le pain porte les mots: « With gratitude to the Blessed Jesus. » – une trace matérielle qui, des siècles plus tard, continue d’alimenter la curiosité des croyants et des historiens sur la manière dont la religiosité se transmet dans la matière. Le lien entre ces signes anciens et les phénomènes contemporains interroge: comment les objets deviennent-ils des porte-voix du sacré dans des contextes très différents ?"
Foi, preuve et sens: que retenir de ces signes ?
Ces objets, qui paraissent simples et démodés, deviennent des portes d’accès pour des communautés entières. Ils mêlent histoire, croyance et prospective: ce qui est vécu comme miracle par certains peut être vu comme mythe ou phénomène social par d’autres. Ce récit invite à réfléchir sur ce que signifie croire aujourd’hui: quelle valeur accordons-nous à l’expérience personnelle, à la mémoire collective et au rôle des institutions religieuses qui « authentifient » ces signes? Et vous, qu’en pensez-vous ? Laissez un commentaire et partagez votre point de vue sur ce que ces signes disent de notre époque et de nos affections pour le sacré.