Le Royaume‑Uni veut mettre fin aux tests sur les animaux en les remplaçant par des organes sur puce IA et tissus imprimés en 3D
Les ministres de la science ont dévoilé aujourd’hui leurs plans ambitieux visant à éliminer l’utilisation des animaux dans la recherche, marquant une étape majeure dans le tournant loin de la « souffrance » infligée à des millions d’êtres vivants au Royaume‑Uni. Les tests sur les animaux existent au Royaume‑Uni depuis des siècles, les rats, les oiseaux, les poissons et les souris étant utilisés pour évaluer la sécurité des produits chimiques, des médicaments et des cosmétiques. Les chiffres les plus récents montrent que 2,64 millions de tests sur des animaux ont été réalisés l’année dernière, y compris la création et l’élevage d’espèces génétiquement modifiées. Désormais, pour la première fois, le gouvernement a annoncé que des technologies futuristes telles que des systèmes organes sur puce, l’IA et des tissus imprimés en 3D remplaceront bientôt cette pratique « désuète ». Ils ont déclaré que les tests sur les animaux ne devraient être utilisés qu’en dernier recours, et que « tout effort » serait fait pour veiller à ce que des alternatives validées soient utilisées.
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Une réalité ancienne et des chiffres inquiétants
L’expérience avec les animaux dans le cadre de la recherche est une pratique ancienne au Royaume‑Uni. Les données montrent que la plupart des expériences l’année passée concernaient des souris, des poissons, des rats et des oiseaux, avec 2,64 millions de tests réalisés au total l’an dernier. Le plan se situe dans un contexte où le nombre total de procédures a reculé sur la dernière décennie, mais les militants continuent d’exiger des actions plus fortes du gouvernement. Des questions sur la douleur et la souffrance associées restent au cœur du débat, et les chiffres de 2024 montrent qu’une part importante des expériences provoque une douleur et une souffrance modérées à sévères.
Une rupture technologique imminente
Le plan permet aux équipes de « pivoter » vers des méthodes comme les dispositifs organes‑sur‑puce – de minuscules systèmes qui imitent le fonctionnement des organes humains en utilisant de vraies cellules humaines. Cela permettra aux chercheurs de tester l’impact des médicaments sur l’humain sans recourir à l’expérimentation animale. Cinq équipes à travers le Royaume‑Uni se concentreront sur des modèles humains du foie, du cerveau, du cancer et des vaisseaux sanguins. Une utilisation accrue de l’intelligence artificielle permettra d’analyser d’immenses quantités d’informations sur les molécules pour prédire si de nouveaux médicaments seront sûrs et efficaces chez l’homme. Par ailleurs, des tissus imprimés en 3D pourraient créer des échantillons tissulaires humains réalistes, de la peau au foie, pour les tests.
Calendrier et objectifs finaux
La stratégie, annoncée par le Department for Science, Innovation and Technology, bénéficie d’un financement de 75 millions de livres. D’ici fin 2026, le plan vise à mettre fin aux tests réglementaires sur les animaux visant à évaluer si de nouveaux traitements provoquent une irritation cutanée ou oculaire ou une sensibilisation cutanée. D’ici 2027, les chercheurs devraient mettre fin aux tests de la résistance du botox sur les souris et n’utiliser que des méthodes de laboratoire basées sur l’ADN pour les tests d’agents adventices des médicaments humains. Et d’ici 2030, il sera aussi envisagé de réduire les études pharmacocinétiques sur les chiens et les primates non humains. Des sondages récents montrent que 77 % des adultes au Royaume-Uni soutiennent l’objectif d’abandon progressif des tests sur les animaux dans la recherche scientifique.
Réactions et opinions publiques
La démarche a été saluée par des militants qui l’ont qualifiée de « pas de géant en avant » dans l’objectif de mettre fin à l’utilisation des animaux dans la science. « Nobody in our country of animal lovers wants to see suffering and our plan will support work to end animal testing wherever possible and roll out alternatives as soon as it is safe and effective to do so, » a déclaré le ministre de la Science, Lord Vallance. « This is a roadmap which will ensure government, businesses and animal welfare groups can work together to find alternatives to animal testing faster and more effectively. » Des parlementaires et des responsables du bien‑être animal ont aussi pris la parole, avec des réactions qui soulignent l’importance de l’action. Des chiffres d’opinion montrent que 77 % des adultes britanniques soutiennent l’objectif, et des responsables de la RSPCA et des ministères saluent ce tournant.
Comprendre les catégories de gravité des expériences
Les expériences réalisées sur des animaux vivants sont classées selon leur gravité. Il existe cinq catégories qui couvrent chaque expérience. Sous-seuil – Lorsque une procédure ne provoquait pas réellement de souffrance au‑delà du seuil de réglementation, c’est‑à‑dire inférieure au niveau de douleur, souffrance, détresse ou dommage durable causé par l’insertion d’une aiguille selon les bonnes pratiques vétérinaires. Non‑récupération – Lorsque l’intégralité de la procédure était réalisée sous anesthésie générale sans récupération. L’animal ne se réveille jamais après l’anesthésie et meurt. Léger – Toute douleur ou souffrance ressentie par un animal qui était, au pire, légère ou transitoire et mineure, au point que l’animal revient à son état normal peu de temps après. Modéré – La procédure a provoqué une perturbation significative et aisément detectable de l’état normal de l’animal, sans être mortelle. Sévère – La procédure a entraîné un écart majeur par rapport à l’état de santé et de bien‑être habituel. Cela inclut des maladies à long terme nécessitant une aide pour s’alimenter ou boire, ou des déficits comportementaux persistants. Cela inclut les animaux trouvés morts, sauf si une décision éclairée peut être prise sur le fait que l’animal n’a pas souffert gravement avant la mort.