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Le premier homme congelé pour renaître demain: à 73 ans, James Bedford parie sa vie sur un avenir scientifique.

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Janvier 1967, dans un hospice californien, le professeur de psychologie James Bedford meurt à 73 ans. Au lieu d’un enterrement traditionnel, il décide d’entreprendre une expérience radicale: être congelé pour une éventuelle réanimation dans un futur où la science aura résolu la mort. L’équipe Cryonics Society of California agit rapidement: sept minutes après l’arrêt du cœur pour lancer la procédure. Bedford est relié à un respirateur et reçoit un agent cryoprotecteur afin de protéger le cerveau et les organes. Son corps est ensuite placé dans une capsule et plongé dans l’azote liquide à -196 °C, puis transporté à Phoenix pour être stocké dans une capsule Dewar.

Le premier homme congelé pour renaître demain: à 73 ans, James Bedford parie sa vie sur un avenir scientifique.

Une vie dédiée à l’allongement de la vie et à la lutte contre le vieillissement.

Né en 1893 à Pittsfield, Massachusetts, Bedford échappe de justesse à la diphtérie à l’âge de quatre ans, une épreuve qui peut expliquer son rapport intime à la mort. Après de multiples voyages et études, il s’installe en Californie, obtient une maîtrise en psychologie à Berkeley et devient un professeur respecté, passionné par les questions de longévité. Dans les années 1960, après avoir lu le livre du Dr Robert Ettinger, La Perspective de l’immortalité, il adhère à la cryonie: la mort est peut-être une problématique technique que la science résoudra. En 1966, diagnostiqué d’un cancer du rein avec des métastases dans les poumons, il décide d’entreprendre l’expérience, convaincu que le futur pourrait le sauver. Le 12 janvier 1967, son cœur cesse de battre et il décide de tenter cet acte qui deviendra son legs scientifique et personnel.

Une vie dédiée à l’allongement de la vie et à la lutte contre le vieillissement.

Le long voyage du corps et les questions qui restent.

À partir de là, son corps traverse un chemin semé d’embûches: Cryo-Care à Phoenix, puis de nombreuses péripéties et litiges qui l’ont conduit jusqu’à Alcor des années plus tard. Une autre histoire, celle d’une femme californienne qui a été embalmée sans l’accord des cryonistes et enterrée, rappelle les risques et limites des premières années. En 1990, Alcor prend le corps sous sa tutelle après un examen révélant une conservation remarquablement bonne; Bedford est replacé dans un conteneur plus moderne et conservé en Californie, puis déplacé en Arizona pour des raisons de sécurité. Aujourd’hui, Bedford demeure l’icône du pari extrême de la cryonie. Les opinions divergent: certains pensent que le progrès nanotechnologique et la médecine régénérative rendront possible la réanimation un jour, d’autres estiment que l’information neuronale pourrait être irrémédiablement perdue lors des années de gel.

Le long voyage du corps et les questions qui restent.