Le coût colossal des défenses OTAN : des intercepteurs à des millions pour abattre des drones Shahed bon marché
Face à des incursions répétées de drones et d’avions russes, les pays de l’OTAN renforcent leurs défenses avec des systèmes de missiles et des intercepteurs. Mais l’addition s’envole : chaque drone Shahed coûte entre 30 000 £ et 75 000 £ à fabriquer, selon CSIS, et les munitions destinées à les abattre coûtent bien plus cher. Un Sidewinder AMRAAM se paie entre 225 000 £ et 300 000 £, et les intercepteurs Patriot SM-3 peuvent atteindre 775 000 £ à 3 millions £ chacun. Cette différence crée une « courbe de coût » inquiétante pour la défense. Les analystes avertissent que, sans répliques adaptées, l’efficacité défensive pourrait vaciller à grande échelle.
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Incursions et réaction rapide des alliés : Pologne et l’OTAN face à des drones Shahed
Récemment, la Pologne et ses alliés de l’OTAN ont abattu jusqu’à 19 drones Shahed qui avaient franchi l’espace aérien polonais et les frontières avec la Russie et la Biélorussie. Cette incursion a été suivie d’un ton ferme et d’un soutien rapide des alliés. Frank Rose, ancien secrétaire d’État adjoint chargé des armes, a déclaré : « Ils ont réagi rapidement et efficacement à l’incursion ». Dans ce climat de tension, le président russe a évoqué une situation de guerre avec l’OTAN et menacé d’armes nucléaires de manière voilée. Des systèmes Patriot ont été mis en alerte lors de cet épisode, mais n’ont pas été déployés.
Le coût des interceptors et la « courbe de coût » qui défie la défense
Les drones Shahed coûtent en moyenne entre £48 000 et £52 000 à fabriquer, selon l’estimation de l’intervenant, et certains cas peuvent monter jusqu’à £75 000. À l’inverse, un missile Sidewinder AMRAAM coûte entre £225 000 et £300 000. Les intercepteurs Patriot SM-3 sont évalués entre £775 000 et £3 millions chacun, et CSIS indique que le missile pourrait coûter jusqu’à £3 millions. Cette disparité rend le coût par interception extrêmement élevé : plus de quarante fois le prix d’un drone Shahed courant. Frank Rose a averti : « C’est un gros problème en ce moment avec la courbe des coûts : nous passons des intercepteurs coûtant des millions pour lutter contre des drones coûtant 48 000 à 52 000 £, et il va falloir trouver un moyen de contourner cette courbe de coût. » L’administration américaine fait aussi face à une base industrielle en déclin, rendant la production et le réapprovisionnement plus lente et plus coûteuse.
Vers des capacités plus économiques et évolutives : l’appel à l’innovation selon Rose
Rose exhorte à développer des capacités moins coûteuses qui peuvent traiter ces drones bon marché à grande échelle, plutôt que de s’appuyer uniquement sur des interceptors coûteux. Le fait que les États-Unis aient déployé une part importante de leurs missiles SM-3 pour protéger Israël face à des attaques iraniennes illustre la pression sur les stocks et sur la chaîne industrielle. Parallèlement, l’armée a mis fin à la production SHORAD, et la base industrielle de défense a été décrite comme « négligée ». « Une fois que vous perdez une capacité, il est difficile de la redévelopper », déplore-t-il. Il appelle à réorienter les efforts vers des technologies plus économes qui peuvent contrer ces drones bon marché à échelle.