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Le chapitre oublié: Harley-Davidson vendait des vélos pour enfants — et rêvait d’en faire des motards

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Harley-Davidson n'était pas seulement une marque de motos. Dans les années 1910, elle vendait des bicyclettes sans moteur, destinées principalement aux enfants, comme une porte d'entrée vers l'univers Harley. En 1919, ces vélos coûtaient 40 à 50 dollars chacun — l'équivalent d'environ 900 dollars aujourd'hui — un prix qui plaçait ces machines hors de portée de la plupart des familles et, bien sûr, des jeunes acheteurs. Une publicité de l'époque montre un enfant qui observe, envieux, deux autres garçons passer sur leurs Harley: « J’aimerais en avoir un. » L’annonce ajoute: « Dommage que tous les garçons ne puissent pas avoir une bicyclette Harley‑Davidson. » Et, peu après, une grave récession rendrait ce prix prohibitif, même pour le père qui voudrait offrir ce rêve à son enfant.

Le chapitre oublié: Harley-Davidson vendait des vélos pour enfants — et rêvait d’en faire des motards

Une stratégie d'expansion: attirer les enfants pour les convertir en futurs motards

Pour étendre sa clientèle, Harley-Davidson décide, en 1917, de s'appuyer sur le marché florissant des bicyclettes. Les vélos, autrefois pris pour des simples moyens de transport, deviennent un terrain de jeu pour les enfants et une porte d'entrée vers la marque. L'idée est audacieuse et simple: habituer les jeunes à aimer la marque dès le plus jeune âge pour les fidéliser plus tard, lorsque ils achèteront des motos. Le processus logistique: Davis Sewing Machine Co. fabrique les pièces et les expédie à Harley; Harley assemble les vélos et les distribue principalement par son réseau de concessionnaires. Dans les petites villes sans concessionnaires, les vélos étaient vendus par des magasins de vélos.

Une stratégie d'expansion: attirer les enfants pour les convertir en futurs motards

Davis Sewing Machine Co.: un partenaire improbable et une histoire parallèle

Davis était à l'époque le plus grand fabricant de vélos du pays; il fabriquait aussi des vélos pour Indian et avait sa propre ligne de motos sous la marque Dayton. Les vélos Harley arboraient des initiales H et D gravées sur le pignon principal et étaient peints en olive drab, couleur rappelant l'effort patriotique de la Première Guerre mondiale. La publicité de l'époque ciblait particulièrement les enfants: « Gee, wish I had one, » et l'annonce ajoutait: « Too bad every boy can't have a Harley‑Davidson bicycle. » (en français: « J’aimerais en avoir un », « Dommage que tous les garçons ne puissent pas avoir une bicyclette Harley‑Davidson. »)

Davis Sewing Machine Co.: un partenaire improbable et une histoire parallèle

La rupture et la fin de l'alliance: 1921 marque la fin de la ligne vélo

Après la Première Guerre mondiale, Harley se recentre sur ses motos et annonce, en 1921, la fin de sa ligne de vélos. Davis continue néanmoins à fabriquer des vélos portant l’emblème Harley‑Davidson pendant plus d’un an. Des lettres de cessation et des demandes de cessation mutuelle rythment une fin qui s’imposera: en 1923, Arthur Davidson, co‑fondateur de la marque, met fin officiellement à l’accord. Cette histoire montre que, même lorsque les avenues se ferment, l’ombre d’un secteur peut persister dans le cœur d’une marque — et que Harley reste, au fond, une entreprise tournée vers les motos.

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Le vélo réapparaît chez Harley: StaCyc, Serial 1 et LiveWire — et l’éternelle quête

En 2019, Harley-Davidson acquiert StaCyc, une entreprise qui fabrique des vélos électriques pour enfants. L'annonce précise: « Les vélos électriques StaCyc offriront un point d’entrée pour les plus jeunes afin de profiter du frisson de la conduite. » StaCyc sera ensuite intégré à LiveWire, la branche moto électrique. En 2021, LiveWire est scindée en une société indépendante, bien que Harley conserve une majorité des actions. En 2018, le centre de développement produit commence à travailler sur un vélo électrique pour adultes, Serial 1. Serial 1 devient une marque autonome en 2020 et est vendue à LEV Manufacturing en 2023. Est‑ce que Harley reviendra un jour dans le secteur des vélos? Peut‑être dans cent ans, si le motif se répète. Mais, pour l’instant, Harley‑Davidson reste fidèle à sa vocation: fabriquer des motos.

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