Le cancer du sein revient chez près d’un patient sur trois — 685 000 vies perdues chaque année
Chaque année, près de 30 % des patientes traitées pour un cancer du sein voient leur tumeur réapparaître. À l’échelle mondiale, ce cancer provoque environ 685 000 décès annuels. Une piste prometteuse émerge: cibler les cellules tumorales dormantes qui persistent dans la moelle osseuse et ailleurs du corps pour prévenir la récidive.
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Des cellules dormantes: une cible longtemps ignorée
Les cellules tumorales dormantes (CTD) restent silencieuses pendant des années et échappent à la surveillance habituelle. Comme l’explique l’oncologue Angela DeMichele de l’Université de Pennsylvanie: « On ne sait pas quand ou si le cancer reviendra — c’était le problème que nous nous étions donné pour le résoudre. » Les chercheurs ont confirmé ces dernières années que ces CTD peuvent devenir des cibles thérapeutiques, ouvrant la voie à de nouvelles stratégies pour prévenir les rechutes.
La combinaison qui surprend: hydroxychloroquine et everolimus
L’étude porte sur 51 femmes ayant déjà eu un cancer du sein et chez qui des CTD avaient été détectées. Pris séparément, chacun des deux médicaments élimine jusqu’à 80 % des CTD; pris ensemble, l’efficacité grimpe à 87 %. Dans le groupe recevant les deux traitements, tous les participants restaient sans cancer après trois ans; pris séparément, le taux de survie était de 92–93 %. Des résultats positifs ont été observés aussi dans des modèles murins, ce qui a permis d’observer les mécanismes d’action.
Des espoirs partagés et des prochaines étapes
Tous les survivants n’ont pas ces CTD dans l’organisme, mais pour ceux qui les portent, les résultats initiaux sont encourageants. Les chercheurs prévoient des essais à plus grande échelle et l’évaluation de différentes combinaisons et doses. Aujourd’hui, le cancer du sein qui revient est pratiquement impossible à éliminer définitivement, ce qui contribue largement aux décès liés à la maladie. « La crainte persistante que le cancer revienne plane sur de nombreuses survivantes après la fin du traitement », rappelle DeMichele.
Publication et avenir
Les résultats ont été publiés dans Nature Medicine. Les chercheurs estiment que prévenir la récidive par le ciblage des CTD peut transformer la lutte et redonner de l’espoir aux patientes. La prochaine étape consiste à lancer des essais plus vastes et à tester différentes combinaisons et doses afin de vérifier l’efficacité et la sécurité sur un plus grand nombre de patientes.