Et si toute l’eau sur Terre disparaissait ? Une planète à sec en quelques jours
Imaginez: vous vous réveillez, vous allez vous laver les mains, et le robinet ne laisse tomber aucune goutte. Vous sortez et il n’y a ni rivières, ni flaques, ni rosée sur l’herbe. Les mers et les océans ont disparu. Bien sûr, c’est physiquement impossible: l’eau ne peut pas disparaître dans l’air. Mais imaginons que cela arrive: que deviendrait notre planète et tout ce qui vit dessus ? Préparez-vous à une plongée dans un monde sans la moindre goutte d’eau.
In This Article:
- 1) Disparition brutale de milliards de tonnes d’eau
- Au fond des anciens océans: montagnes, canyons et villes éparpillés
- 2) Le climat et le paysage s’effondrent
- Les plantes meurent et le monde s’assèche
- Érosion, oxygène, et l’atmosphère qui se dégrade
- Retour des eaux et reconstruction impossible en l’état
- Pour en savoir plus
1) Disparition brutale de milliards de tonnes d’eau
Des milliards de tonnes d’eau cesseraient d’être présentent en un instant. Les bateaux dans les océans s’enfonceraient dans le fond des fosses marines, parfois à plusieurs kilomètres sous l’eau. Des sous-marins se retrouveraient sur la terre ferme, échoués comme des baleines. Les avions perdraient leur portance: l’humidité dans l’atmosphère aurait disparu, entraînant une chute brutale de la pression et rendant l’air moins dense.
Au fond des anciens océans: montagnes, canyons et villes éparpillés
Au fond des mers autrefois profondes, d’immenses chaînes de montagnes et des canyons de dizaines de kilomètres de profondeur seraient exposés à l’air. Des villes et des navires de toutes les époques se retrouveraient sur le lit oublié. La fosse des Mariannes deviendrait la plus profonde faille du monde, environ 11 kilomètres sous la surface.
2) Le climat et le paysage s’effondrent
Sans eau, la vapeur d’eau — l’un des gaz à effet de serre les plus importants — disparaîtrait. Le réchauffement s’emballerait: la surface s’enflammerait, et la température monterait à 60-70 °C pendant la journée. La nuit, elle descendreait à -40 °C, ou moins. Le ciel deviendrait d’un bleu parfaitement net, sans nuages ni brume. Pas de pluie pour refroidir ni de vapeur pour refléter la lumière.
Les plantes meurent et le monde s’assèche
Les plantes ne peuvent pas effectuer la photosynthèse sans eau: les feuilles se fanent en une heure et les tiges se cassent. Les arbres tiendraient un peu plus longtemps grâce à leurs réserves d’eau dans les troncs, mais ils mourraient en un jour ou deux. Les animaux mourraient à des vitesses variables: les petits rongeurs, oiseaux et insectes en quelques heures; les grands mammifères en un jour ou deux. Certains survivraient plus longtemps, mais tous finiront par périr. L’homme sans eau mourrait en 3-4 jours; dans ce scénario, les personnes tomberaient dans les premiers heures à cause de la chaleur diurne et du froid nocturne.
Érosion, oxygène, et l’atmosphère qui se dégrade
Lorsque la végétation meurt, les plantes ne produisent plus d’oxygène et le CO2 s’accumule dans l’atmosphère. Sans eau, la décomposition des cadavres est lente et finit par donner des momies plutôt que des bouillons de vie. Le sol se transforme en poussière et les tempêtes de poussière deviennent incessantes. L’oxygène diminue dans l’air, et certains processus chimiques qui dépendaient de l’eau cessent ou consomment davantage d’oxygène. Le CO2 augmente, mais sans vapeur d’eau, l’effet de serre est moins puissant et la chaleur s’en échappe plus facilement. Le paysage devient désertique et prend une teinte brun-rouge; vue de l’espace, on dirait une Mars plus immense. Le champ magnétique de la Terre reste, mais l’atmosphère s’épure et certains gaz légers s’échappent dans l’espace.
Retour des eaux et reconstruction impossible en l’état
Imaginons maintenant que, après un an, toute l’eau réapparaît soudainement. Pourrait-on tout reconstruire ? Probablement non. Les océans rempliraient les vallées, mais la vie marine serait morte: poissons, plancton et algues — tout serait éteint. L’eau redeviendrait limpide, mais vide d’organismes. Sans eau, sur la terre, les semences ne survivraient pas plus d’un an; la terre deviendrait du sable sans vie et il faudrait recommencer entièrement les écosystèmes, comme sur une planète nouvelle. Même si l’eau revenait, la restauration complète prendrait des millénaires, et cela impliquerait une réinvention majeure de la biosphère. En pratique, la disparition totale de l’eau est irréaliste: elle peut changer d’état, se déplacer, s’évaporer et retomber sous forme de pluie, mais elle ne peut disparaître sans laisser de traces. Et même un choc cosmique, qui projette toute l’eau dans l’espace, mettrait des milliers d’années à se résoudre et on aurait peut-être encore le temps d’inventer des solutions. Alors dormez sur vos deux oreilles: demain matin, le robinet coulera; les océans seront là pour des milliards d’années. Mais chaque goutte compte, et ce que cela nous apprend, c’est l’importance vitale de l’eau pour tout ce qui vit.
Pour en savoir plus
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