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En quête des perles arabes : une journée sur la ferme Suwaidi Pearls à Ras al-Khaïmah révèle que chaque perle naît du danger et d’une attente d’environ 10 000 huîtres sauvages

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Je pensais que Suwaidi Pearls n’était qu’un musée à ciel ouvert. En réalité, c’était une immersion qui bouleverse tout ce que je croyais sur les perles. L’excursion a commencé par une promenade sur un dhow, cette tradition arabe, avec un petit groupe de voyageurs. Installés sur des bancs en bois, nous savourions le café gahwa et longeons les mangroves jusqu’au lieu d’élevage des huîtres, guidés par Bilal, vêtu de la tenue locale et racontant avec passion l’histoire du métier dans la région. Le Golfe Arabique a longtemps été la principale région d’extraction des perles, des perles de grande beauté, rondes et brillantes, exportées vers l’Europe et l’Amérique. Pendant des siècles, cette industrie a soutenu l’économie du Moyen-Orient, avant d’être largement remplacée par l’essor de l’industrie pétrolière au début du XXe siècle. Sur l’eau, le temps semble se ralentir: le soleil danse sur les vaguelettes, des flamants roses passent et les silhouettes des Monts Hadjar se dessinent à l’horizon. Il est presque difficile d’imaginer que ce littoral était autrefois un fond marin profond.

En quête des perles arabes : une journée sur la ferme Suwaidi Pearls à Ras al-Khaïmah révèle que chaque perle naît du danger et d’une attente d’environ 10 000 huîtres sauvages

Une traversée vers l’histoire du Golfe et l’âme des perles

Le Golfe Persique a longtemps été le cœur de la pêche aux perles: les perles y étaient prisées pour leur grande beauté, leur forme parfaite et leur éclat intérieur, et elles étaient exportées vers l’Europe et l’Amérique. Pendant des siècles, cette industrie a soutenu l’économie régionale, avant d’être bouleversée par l’essor pétrolier au début du XXe siècle. Sur le dhow, on aperçoit des flamants roses et les contours imposants des Monts Hadjar. La vue rappelle que le paysage côtier a hérité d’un passé qui était aussi profond que la mer elle‑même.

Une traversée vers l’histoire du Golfe et l’âme des perles

Une ferme sur un ponton : renaissance d’une tradition familiale

La ferme est perchée sur un ponton flottant. Il y a vingt ans, Abdullah al-Suwaidi, héritier du dernier pêcheur de perles naturelles, a voulu ranimer une pratique presque disparue. Inspiré par son grand-père Mohammed, qui plongeait depuis plus de 50 ans, il a décidé de faire renaître l’art et de préserver l’histoire locale. Sur le ponton, on découvre l’équipement de plongée, les outils anciens pour ouvrir les mollusques, des cartes pour les navigateurs et des boîtes où les marchands rangeaient autrefois les perles. Des tamis métalliques permettent de trier les perles par taille et qualité.

Une ferme sur un ponton : renaissance d’une tradition familiale

Des outils antiques à la science moderne : plongée et tri des perles

Le travail des plongeurs était incroyablement périlleux: ils plongeaient à 10–30 mètres, retenaient leur souffle 1–2 minutes et répétaient l’opération 30–50 fois par jour. Le métier exigeait une endurance et un courage extraordinaires. Pour permettre de ressentir cette réalité, le guide m’a attaché à la jambe une pierre et a fixé un anneau de nez en carapace de tortue — le tout pour protéger et comprendre l’effort des plongeurs, même si cela rendait tout mouvement ardu. À noter: jusqu’aux années 1940, ces plongeurs évoluaient avec un équipement minimal. Aujourd’hui, la ferme pratique l’implantation: les huîtres sont placées dans des conteneurs noirs — « une anesthésie locale » selon le guide — pour les endormir et faciliter l’ouverture sans les tuer. Le noyau en nacre est inséré après environ un mois, puis les huîtres sont réintégrées dans l’eau et surveillées. Tout est fait à la main pour minimiser le stress et maximiser les chances de formation d’une perle.

Des outils antiques à la science moderne : plongée et tri des perles

Le grand moment et l’avenir durable de Suwaidi

La cerise sur le gâteau fut la démonstration avec des huîtres implantées il y a deux ans: le guide me propose de choisir une coquille et d’ouvrir sous nos yeux. Si l’intérieur contient une perle, elle m’appartient. J’ai choisi une coquille et… la chance m’a sourie: une perle était bien au rendez-vous.

Le grand moment et l’avenir durable de Suwaidi