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Au Qatar : zéro pauvreté et l'État qui donne tout — mais pourquoi certains hésitent-ils à y vivre ?

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À première vue, le Qatar semble incarner le rêve d’une société sans pauvreté : un petit État du Golfe, riche de ressources, qui redistribue largement ses revenus. Aujourd’hui, le pays affiche un PIB de 267 milliards de dollars et environ 3 millions d’habitants, une réalité qui surprend par son ampleur malgré sa taille. Plus surprenant encore : près de 250 000 citoyens — environ 8% de la population — bénéficient d’un revenu moyen de 400 000 dollars par an, tandis que l’État assure gratuitement l’éducation, les soins de santé et les services publics. Dans ce système, la pauvreté semble quasi absente. Ce miracle économique pose toutefois des questions profondes : pourquoi ce modèle attire-t-il, et quelles en sont les limites humaines et culturelles ? La richesse est omniprésente, mais elle ne raconte pas tout de la vie au Qatar.

Au Qatar : zéro pauvreté et l'État qui donne tout — mais pourquoi certains hésitent-ils à y vivre ?

Des richesses concentrées : pétrole, gaz et hélium — 70% des revenus et 85% des exportations

Le Qatar est un pays minuscule qui tient son pouvoir de ressources naturelles en densité exceptionnelle. Selon BP, il se classe 14e mondial pour les réserves de pétrole, avec environ 25,2 milliards de barils, soit près de 10% des réserves mondiales. La géologie qatariote renferme aussi 10,1 milliards de mètres cubes d’hélium, deuxième plus grande réserve mondiale et près d’un quart des réserves planétaires. Le pays est devenu le plus grand producteur de gaz naturel liquéfié (GNL), le deuxième fournisseur d’hélium et l’un des leaders de l’exportation pétrolière. Dans ce cadre, les ressources soutiennent environ 70% des revenus de l’État, plus de 60% du PIB et environ 85% des exportations.

Des richesses concentrées : pétrole, gaz et hélium — 70% des revenus et 85% des exportations

Histoire et indépendance : du VIIe siècle à l’indépendance en 1971

L’histoire du Qatar remonte au VIIe siècle, lorsque le territoire faisait partie de l’Empire arabe. En 1517, les Portugais occupèrent la région; en 1846, Sani bin Muhammad fonda l’Émirat du Qatar. La véritable indépendance arriva le 3 septembre 1971, et marca le début d’une ascension qui allait transformer le pays en une puissance économique moderne. Depuis lors, le Qatar a utilisé ses ressources pour bâtir un État social et ouvert au monde, tout en restant profondément ancré dans ses traditions.

Histoire et indépendance : du VIIe siècle à l’indépendance en 1971

Le secret de l’éclat qatari : redistribution et accès gratuit à l’éducation et à la santé

Le modèle qatari est simple et radical : peu de population, beaucoup de ressources, et l’État qui redistribue largement ses richesses. Chaque année, les fonds publics sont distribués aux citoyens, et l’éducation, la santé ainsi que les services publics restent gratuits. Sur le plan personnel, environ 250 000 citoyens (environ 8% de la population) affichent un revenu moyen de 400 000 dollars par an. Avec ce niveau de richesse, la pauvreté est pratiquement absente, mais cela ne signifie pas que le pays est exempt de défis humains et structurels. Le système attire peu les immigrés, et l’intégration peut donc être moins nécessaire sur le plan démographique. Cela façonne une société où le confort matériel est omniprésent, mais où les enjeux restent bien réels.

Le secret de l’éclat qatari : redistribution et accès gratuit à l’éducation et à la santé

Les coûts du luxe et les défis qui restent : obésité, diabète et culture

La Coupe du Monde 2022 a illustré les dépenses spectaculaires du Qatar : environ 300 milliards de dollars investis dans les infrastructures et les stades — plus que tous les Mondiaux et Jeux Olympiques réunis. Pourtant, l’abondance coexiste avec des chiffres inquiétants : près de la moitié des adultes et environ un tiers des enfants souffrent d’obésité, et près de 17% des habitants souffrent de diabète. Des programmes gouvernementaux visent à inciter à manger moins et à bouger davantage, un paradoxe ironique dans une société où l’argent ne manque pas. Sur le plan culturel, l’intégration des immigrés reste complexe : le Qatar est un État musulman avec des traditions fortes, où des lois comme la polygamie autorisée jusqu’à quatre femmes subsistent, rendant l’immigration et l’assimilation plus difficiles. En fin de compte, une nation extraordinairement riche doit aussi écrire son chemin entre luxe et défis humains.

Les coûts du luxe et les défis qui restent : obésité, diabète et culture