Abeilles géantes des Himalayas : un miel qui déclenche des hallucinations et des ruches aussi grandes qu'une porte
Au cœur de l’Himalaya vivent des abeilles géantes, aussi grosses qu’un pouce, qui forment des colonies sur des falaises verticales. Leurs ruches pendent en grappes, parfois aussi grandes qu’une porte, accrochées directement aux rochers. Le miel qu’elles produisent au début du printemps est recherché et peut envoyer ceux qui le goûtent dans les profondeurs de leur subconscient.
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La ruche suspendue : des ouvrières‑hélicoptères et des ruches sur des falaises à 2 500–4 100 mètres
La formation d’un nouveau nid commence avec la reine et sa petite cour qui la suit. Les ouvrières mesurent jusqu’à 3 cm et ressemblent à des mini‑hélicoptères qui construisent les ruches à des altitudes entre 2 500 et 4 100 mètres, directement sur les rochers. Le nid est un seul grand peigne qui peut dissimuler un homme et est protégé par des milliers d’abeilles armées de leurs aiguillons.
Le miel rouge : toxique, psychédélique et prisé
Le miel rouge est le plus populaire, mais aussi le plus redouté. Les abeilles le produisent à partir du nectar du rhododendron, dont le nectar contient de l’andromédotoxine. Cette toxine est inoffensive pour les abeilles, mais elle peut affecter gravement le système nerveux des vertébrés: tachycardie, paralysie et mort. Même en faible dose, ce miel peut intoxiquer dès la première dégustation, provoquant une salivation abondante, une faiblesse et, surtout, des hallucinations visuelles. Les visions vont des cercles lumineux à des images familières et à des scènes qui brouillent le jugement; l’étrange expérience peut durer et laisser un lourd lendemain.
Une industrie dangereuse : fumage des abeilles et ascension sans protection
Pour accéder à ce miel, les habitants ont monté une industrie rude et dangereuse. Ils fumigent les abeilles avec des feux et montent des dizaines de mètres le long de falaises vertigineuses à l’aide d’échelles en bois et de cordes, sans aucune protection. Le miel se négocie autour de 1 dollar le gramme; les traders captent la majeure partie du profit, et les apiculteurs‑alpinistes gagnent juste ce qu’il faut pour nourrir leur famille.
La disparition des abeilles et l’espoir d’un répit
Ces dernières décennies, cette profession s’érode peu à peu. La diminution des abeilles est liée à la déforestation, au changement climatique et aux pesticides, ce qui affecte également les récoltes de nombreuses plantes sauvages. Peut‑être que cela sera mieux pour tous: moins d’empoisonnements pour les habitants et un rétablissement progressif des colonies d’abeilles. En attendant, les images impressionnantes de ce monde fragile restent un témoignage fort.